jeudi 16 février 2017

"Le port des marins perdus" de Teresa Radice et Stefano Turconi


J'ai dévoré ce roman graphique cet été, à l'ombre de mon chapeau de paille, les pieds sur les galets chauds et le cœur agité. Je ne sais si ce contexte a joué un rôle dans ma perception de cette bande dessinée mais je suis ressortie de sa lecture enchantée. 

L'atmosphère est rêveuse et tendre. Le trait fin et vivant. Les crayonnés subtils et doux. On voit la tristesse s'inscrire dans l'œil de cette prostituée à l'histoire mystérieuse. On voit la fragilité dans la largeur d'épaule démesurée de ce capitaine de marine amoureux d'un mystère. On sent la bienveillance amusée des deux sœurs envers leur cadette. Tous les personnages de ce livre semblent bien vivants et partagent avec nous leurs émotions.

Au fil des planches, on accompagne le périple d'un jeune naufragé de retour dans son pays. Nous sommes à l'époque élisabéthaine et les grands bateaux à voile repêchent encore parfois des naufragés. Au port, il rencontre un capitaine nostalgique, des soeurs soudées par la mémoire de leur père disparu et par la révolte de le voir accusé de trahison par son armée, une prostituée au cœur tendre et généreux. Il doit trouver une place dans cette société qui l'accepte bon an mal an. Mais son amnésie finira par s'envoler pour laisser la place à une forme de miracle. Il est difficile de parler de ce miracle sans dévoiler l'intrigue. Mais ce qu'il faut se dire est qu'il sert totalement cette atmosphère de bienveillance et de poésie. 

Quoi qu'il en soit, il faut retenir que ce roman graphique est d'une grande réussite et qu'il a enchanté mes lectures d'août 2016 !



Editeur : Glénat
Date de parution : juin 2016
EAN papier : 9782344014752 - Prix TTC : 22 euros